Intimement liés à l’histoire du jeu vidéo, les robots — parfois héros consensuels, souvent méchants à détruire — y ont pris une place importante et ont même envahi l’univers du cinéma. Ils sont devenus, dernièrement, de redoutables adversaires sous leurs nouvelles casquettes de « Bots ».
Des robots et des joueurs
Atari et Tengen apportèrent en 1989 leur contribution avec Escape from the Planet of the Robot Monsters, en salles d’arcade. (Il s’inspire du cinéma de série B de science-fiction des années 1950. La planète X est un astéroïde synthétique qui héberge un laboratoire de recherche dirigé par la jolie doctoresse Sarah Bellum. Les Reptilons, de méchants extraterrestres, la capturent et envahissent la planète. Les humains sont alors forcés de fabriquer une armée de robots pour envahir la Terre. Le joueur incarne un des deux humains qui devront déjouer l’offensive des Reptilons et combattre l’armada de robots pour sauver les derniers survivants et Sarah.) Les joueurs apprécièrent surtout à l’époque la vue en 3D isométrique et l’esthétique — proche de celle des bandes dessinées des années 1950.
Puis en 1991, Loriciel surfa sur la première vague des Transformers en concevant Thunder Burner pour les micro-ordinateurs de l’époque. (Ce jeu met en scène un robot de combat qui peut être utilisé comme un mecha — dans l’esprit de Goldorak — ou bien comme un avion, selon les besoins du joueur. Thunder Burner apparaît proche de Space Harrier, si ce n’est que le robot remplace le guerrier équipé d’un jetpack de Sega…)
Également en 1991, Sega lança son nouveau héros, Sonic the Hedgehog, sur la Megadrive. (Le Dr Robotnik, un savant fou, capture des animaux pour en faire une armée de robots à sa solde, afin de devenir le maître du monde. Sonic, un hérisson bleu, se révèle capable de courir à la vitesse du son et part en quête afin d’arrêter le Dr Robotnik dans son dessein maléfique. Tout au long de son parcours et à pleine vitesse, Sonic délivrera les animaux de l’emprise du méchant docteur en détruisant leur exosquelette.) Ce jeu connut un succès immense grâce à la vitesse de déplacement du personnage et à celle du défilement des paysages.
Toutefois, les jeux incluant des robots comme héros n’ont pas toujours été synonymes de perfection… Le meilleur exemple en est le célèbre Rise of the Robots de Mirage (1994). (L’histoire apparaît plutôt intéressante et permet d’imaginer un monde futuriste où les humains ont donné le pouvoir aux robots et à leurs Intelligences artificielles. Ils contrôlent les États et les entreprises — dont Electrocorp, la plus grande corporation scientifique du monde. Puis un jour, un virus se manifeste chez Electrocorp, qui modifie la perception des Intelligences artificielles en leur procurant une conscience. Le virus se propage alors à travers le monde et le robot d’Electrocorp pousse ses semblables à la mutinerie… L’unique espoir des humains : envoyer le robot ECO35-2, Coton — qui possède un cerveau humain et ne peut donc pas être contaminé par le virus — se battre contre l’armée de robots de Metropolis 4.) Suite de combats dans le style Street Fighter et malgré un buzz énorme pendant les mois de sa mise au point (avec des graphismes exceptionnels pré-calculés), Rise of the Robots fut en définitive une grande déception à cause d’une jouabilité exécrable. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des pires jeux vidéo de l’histoire.
Enfin, développé pour la console de jeux Jaguar d’Atari par Eclipse Software en 1994, Iron Soldier vous mettait aux commandes d’un mecha haut de treize mètres. (Il a été volé à la société Iron Fist Corporation par un groupe de rebelles… Le joueur doit le piloter pour mettre fin aux agissements de la Corporation à travers des décors urbains, en détruisant bâtiments, hélicoptères et robots géants.) Resté méconnu (car sorti uniquement sur une console boudée par les médias), Iron Soldier avait pourtant tout pour être un hit — avec son action et ses graphismes 3D.
Extrait de Planète Robots n°12 – Novembre 2011