Alexandre Bouchet, directeur de Laval Virtual, 1er événement dédié aux technologies immersives (réalité virtuelle, réalité augmentée, spatial computing…), dresse un premier bilan de l’édition 2024 qui vient de se dérouler du 10 au 12 avril.
Quel premier bilan tirez vous de cette édition ?
En termes de participation, n’avons pas encore les chiffres définitifs, mais nous nous situons sur les mêmes bases que l’année dernière, à savoir à peu près 6 000 visiteurs professionnels et 160 exposants auxquels il faut ajouter les projets étudiants et de laboratoires, soit au total plus de 190 exposants, un chiffre comparable à l’édition 2023. Sur le fond, ce qui ressort des retours des exposants, c’est un visitorat très qualifié, avec une forme de maturité dans l’expression de ses besoins, ce qui représente une vraie évolution : les gens ne viennent plus seulement pour de la veille technologique, mais pour trouver un prestataire qui va régler un de leurs problèmes ou leur trouver une solution. Le bilan de cette édition à chaud est donc extrêmement positif. Avec, une cerise sur le gâteau, la présence le jeudi 11 mai de la Secrétaire d’État chargée du Numérique Marina Ferrari qui a choisi Laval virtual pour montrer l’intérêt du gouvernement dans le domaine des technologies immersives, et a profité de cette visite pour annoncer le lancement, dans le cadre de France 2030, d’un appel à projet dans le domaine des technologies innovantes des univers virtuels immersifs. C’est évidemment un formidable coup de projecteur pour Laval virtual, les partenaires et les exposants qui nous font confiance. Et un réel encouragement pour nos équipes.
Sur le fond, quelles sont les tendances observées ? Les technologies immersives sont, au même titre que l’IA, omniprésentes en ce début d’année 2024, qui semble marquer l’hybridation de la réalité virtuelle, du métavers et de l’IA. Et pourtant, certains observateurs présents à Laval cette année se sont étonnés que les cas d’usage d’utilisation de l’AI générative en VR ou MR ne soient pas plus nombreux. Qu’en pensez-vous ?
S’agissant des tendances de cette édition, ce qui se confirme, c’est la présence de beaucoup plus d’exposants et de contenus relatifs à la réalité virtuelle qu’à la réalité augmentée. Là aussi, on observe une forme de maturité beaucoup plus forte dans le virtuel, même si la frontière entre les VR et AR est devenue très ténue puisque les casques de réalité virtuelle proposent aujourd’hui de la réalité mixte permettent ce mélange entre les mondes virtuel et réel. Je partage également l’analyse selon laquelle, hormis quelques stands qui sont sur des positionnements plutôt R & D, l’IA n’est pas aussi présente lors de cette édition qu’on aurait pu l’imaginer et qu’elle l’est dans les médias et les solutions technologiques proposées aujourd’hui. À ce stade, on voit peu d’IA générative. Comment l’IA va être déployée dans le cadre des technologies immersives est l’un des enjeux des mois que nous avons hâte d’observer. Dernier point notable : la présence la discrète mais réelle du casque Vision Pro d’Apple sur quelques stands d’exposants qui l’avaient acheté aux Etats-Unis et le proposaient en démonstration en attendant son déploiement officiel en Europe. Voir quelle sera la présence de ce casque dans notre monde professionnel dans les prochains mois et en quoi sa commercialisation pourrait accélérer les usages du secteur est véritable enjeu.
Vous venez de souligner la présence massive de participants étrangers lors de cette édition. Après près de deux années et deux éditions à la tête d’une nouvelle équipe, comment voyez vous l’avenir de Laval Virtual ? Une extension internationale du salon est-elle envisagée ?
L’édition 2024 confirme la véritable dimension internationale de Laval Virtual, ce qui n’est pas une nouveauté en soi. On a noté cette année un tiers d’exposants et de visiteurs étrangers, soit 2 000 personnes de 37 nationalités qui sont venues à Laval en provenance du monde entier, d’Europe, des États-Unis, de Corée, de Taïwan. Ce n’est pas rien, et nous sommes fiers de ce statut de notoriété et d’efficacité qu’on a su confirmer au plan international. En revanche, notre stratégie n’est pas d’exporter le salon dans d’autres pays, comme cela a été fait par le passé. Ce n’est ni rentable, ni souhaité par la communauté XR qui se rassemble à Laval. Notre stratégie est clairement de nous ancrer sur notre territoire, de maintenir le nombre d’exposants et de visiteurs étrangers, voire de l’augmenter, et de conserver notre place de premier au monde de la réalité virtuelle et augmentée.
Propos recueillis par Eric Bonnet