Le géant de la fabrication de puces Nvidia a annoncé début mars investir 10 millions de dollars dans Serve Robotics, la division d’Uber spécialisée dans les livraisons autonomes. La startup entend notamment employer ces fonds pour adapter son service de robots de livraison au grand ennemi de la conduite autonome : les trottoirs.
Le trottoir, un espace “chaotique” pour les véhicules autonomes
En se dirigeant dès le départ vers une auto-conduite complète, Serve Robotics ne choisit pas techniquement le chemin le plus aisé. L’entreprise aura en effet besoin d’une puissance de calcul importante pour gérer le traitement des données en temps réel.
“Le trottoir est plus chaotique que la rue”, déclare ainsi Ali Kashani, fondateur et PDG de Serve Robotics. “Il nous est même arrivée d’interragir avec des chèvres. Le caractère aléatoire de ce que vous percevez sur un trottoir est en ordre de grandeur supérieur à celui de la rue. Dans la rue, les voitures ont un ensemble d’actions distinctes – elles changent de voie, freinent et accélèrent.”
“Lorsque vous arrivez sur un trottoir, tout peut arriver à tout moment, et vous devez vous y préparer. Donc, d’une manière intéressante, cela rend l’enjeu plus complexe.” Mais de modérer : “L’avantage, bien sûr, c’est que les choses se passent plus lentement et que vous avez plus de temps pour réagir.”
Nvidia et Serve Robotics, une alliance de long terme
L’investissement, le premier de Nvidia dans l’espace de livraison sur les trottoirs, entend bien lancer une alliance de long terme. L’objectif : voir les deux sociétés travailler ensemble pour faire progresser leurs propres timoneries de technologie robotique.
Les robots de Serve, qui, selon la startup, sont capables d’opérer dans des zones géo-clôturées spécifiques sans opérateur distant pour des raisons de sécurité, s’appuient déjà sur la plate-forme d’intelligence artificielle Jetson edge de Nvidia. Ce matériel, qui se trouve à l’intérieur du robot, ayant pour fonction d’alimenter ses mouvements autonomes.
La startup prévoit également d’utiliser les outils de perception et de cartographie de Nvidia. Ces derniers aideront ses robots à comprendre où ils se situent dans l’environnement réel et à définir leur itinéraire.
Isaac, un outil de gestion des flottes robotiques
Comme la plupart des entreprises de véhicules autonomes, Serve Robotics procède donc à des simulations avant que ses véhicules ne prennent la route. Or, ces tests nécessitent des données en quantité astronomiques et des cartes photoréalistes des villes parcourues. Pour cela, Nvidia propose des outils de génération de données synthétiques pour former des modèles de perception.
Cette technologie relève d’une suite d’outils de la société Nvidia, surnommée Isaac. Celle-ci fournit ainsi une technologie allant de la simulation à la gestion de flotte robotique. Nvidia déclare tirer les leçons de son partenariat avec Serve pour développer sa technologie dans l’écosystème robotique.
© Serve Robotics