Le MSX, un standard de micro-ordinateurs ayant eu un certain succès au Japon dans les années 1980, a eu droit à un accessoire original. Bien avant que Niryo ne propose son robot Ned, le RobotArm SVI 2000 de Quickshot apportait déjà la robotique aux utilisateurs de micro-ordinateurs, dès 1986.
RobotArm SVI 2000, un robot piloté comme un jeu vidéo
Jaune comme les robots de FANUC présentés dans notre dernier numéro, le RobotArm est encore aujourd’hui adulé par de nombreux fans. C’est un fabricant de manettes de jeux pour ordinateurs et consoles, QuickShot, qui fabricait ce robot. Haut d’une trentaine de centimètres, l’engin, avec ses quatre axes et sa pince, pouvait être piloté tant bien que mal à l’aide de deux manettes au format standard de l’époque, le format Atari. (Le pack Alpha constituait un ensemble ad hoc pour cette opération, avec ses deux manettes QuickShot I incluses.)
Un meilleur pilotage par ordinateur
Il valait mieux utiliser la cartouche de programmation Rogo, qu’il fallait introduire dans le port cartouche de votre MSX, puis vous reliiez deux câbles à votre robot, prêt alors à être dirigé. Une fois l’ordinateur allumé, on pouvait donc, par le biais d’une interface de commande en ligne (pas par Internet, of course — par lignes de commandes à entrer au clavier) piloter son robot. Il se révélait ainsi possible de programmer le robot au moyen de commandes simples (exemple : BC 100 — Faire tourner la base dans les aiguilles d’une montre pendant cent unités de temps). La programmation était structurée comme celle du Logo (rappelez vous la Tortue, si vous étiez encore à l’école à l’époque de l’IPT, avec les ordinateurs Thomson). D’ailleurs ce nom, Rogo, ressemble étrangement à… Logo — vous ne trouvez pas ? Une fois votre programme terminé et testé, vous sauvegardiez le tout sur cassette (ou disquette si vous étiez plus riche).
Un bras encore utilisé de nos jours
Non, en tant que tel, plus grand monde n’utilise le RobotArm SVI 2000 de nos jours. Mais les fans de MSX et du RobotArm continuent de développer des applications pour ce dernier. Tout d’abord, ce bras robotisé créé pour MSX eu droit à une adaptation pour d’autres ordinateurs de l’époque comme le Commodore 64, l’Amstrad CPC ou, plus récemment, sur PC — en utilisant le port parallèle. Et des langages bien plus évolués que le Rogo ont vu le jour pour permettre de le piloter. Dans un rassemblement récent d’utilisateurs de MSX, un RobotArm a même pris les commandes du célèbre jeu vidéo Pong. Il invitait les humains à jouer contre lui ! En fait, le RobotArm piloté par le jeu… pilotait lui-même la manette d’un des deux joueurs — et l’humain prenait l’autre commande. Voilà un robot des années 1980 qui s’en sort toujours aussi bien, un véritable exploit !
Le MSX, première tentative de standardisation de l’informatique par Microsoft
Bien avant le PC et son système Windows, Microsoft avait déjà tenté de mondialiser sa marque en manifestant la volonté de créer un standard unique pour l’informatique personnelle. Le MSX (Machines with Software eXchangeability ou MicroSoft eXtension) est né en 1983. De nombreuses sociétés, principalement japonaises, s’engouffrèrent dans ce projet et sortirent leur propre MSX : Canon, Casio, Panasonic, Philips, etc. Ce projet apportait un gros plus à l’époque : la compatibilité entre les ordinateurs ! En effet toutes les bécanes qui sortaient à ce moment-là étaient incompatibles, même celles de marque identique ! La norme incluait un système d’exploitation Microsoft, le MSX-DOS, et un Basic, également conçu par Microsoft. Mais le succès de ces machines ne dépassa guère les frontières de l’archipel japonais. La dernière mise à jour des normes date de 1990, avec le MSX Turbo R. Depuis, la société est allée jusqu’à pratiquement nier l’existence de ce standard, boudant ainsi des années de ses propres travaux…
Mise à jour de l’article publié dans Planète Robots n°9 de mai 2011.
Illustration en une : © MSX Resource Center