On a tendance à imaginer que les robots jouets programmables sont une denrée récente mais en 1979, un robot de ce type, monté sur chenilles — le BigTrak — fit un véritable carton dans les foyers au moment de Noël…
BigTrak, un robot programmable de 1979
C’est donc à la fin des années 1970 que la Milton Bradley Company (MB pour les intimes) mit au point ce véhicule électrique robotisé et programmable. Le robot était équipé d’une paire de chenilles entraînées par six roues et surmonté d’une petite lampe bleue qui émettait des sons dignes des jeux vidéo de l’époque. Il comportait également un clavier sur son dos, clavier sur lequel l’utilisateur pouvait entrer jusqu’à seize pas de programmation (qui étaient exécutés à la demande). Il était possible de joindre au robot des accessoires, comme une remorque qui pouvait se vider toute seule…
Un principe proche du langage Logo de nos anciens MO5
La programmation était simple et se basait sur quelques ordres élémentaires : avance, recule, tourne à gauche, tourne à droite, pause, feu. Il suffisait ensuite de créer des boucles primitives comme « avance de vingt longueurs », « tourne à droite de quinze unités d’angles »… Pour faire un tour complet, le robot devait tourner dans la même direction de soixante unités d’angles. Le principe de programmation rappelait grandement le langage Logo (utilisé dans les écoles durant les années 1980 par les micro-ordinateurs Thomson), qui permettait de faire des dessins à l’écran au moyen d’un curseur en forme de tortue. Contrairement à ces derniers, le BigTrak ne fournissait pas la possibilité de programmer des boucles imbriquées. De plus, le robot ne possédait aucun autre senseur que la programmation aurait pu prendre en compte (pas d’événementiel).
Des clones russes et un robot dans la stratosphère
Dès la grande époque commerciale du BigTrak, un premier clone était arrivé sur le marché russe : l’Elektronika IM-11 (appelé Lunokhod durant sa mise au point). Ressemblant en tous points à son modèle, cette version était équipée d’un senseur permettant d’arrêter le jouet lorsque celui-ci était bloqué ; on ne pouvait cependant pas lui adjoindre d’accessoires.
Une société semble aujourd’hui avoir toujours une licence de ce produit et commercialise un clone du BigTrak original. Zeon propose le BigTrak tel que nous l’avons connus il y a plus de 40 ans.
Les utilisateurs d’autrefois ont grandi, mais ont gardé un certain attachement à leur robot. Et de nombreux hacks (modifications matérielles) existent sur le Net. Le microcontrôleur TMS1000 de Texas Instruments, lui, a été reprogrammé et des senseurs ont été ajoutés. La société Dubreq a même caressé le projet de lancer un Bigtrak amélioré sur la Lune en tant que rover d’exploration. Des essais ont eu lieu le 12 juin 2010, un exemplaire du bébé a été envoyé dans la stratosphère à bord d’une fusée expérimentale (Bigtrak Express), puis est redescendu en parachute comme un grand.
Mise à jour de l’article publié dans Planète Robots n°5 de septembre 2010.