Après de multiples retards techniques et liés à la météo, la fusée géante SLS de la NASA vient de partir en direction de la Lune, pour la mission Artemis 1. Ce vol de 25 jours est une répétition générale des futures missions Artemis, dont la troisième verra débarquer des humains sur la Lune.
Artemis 1 : une fusée démesurée en direction de la Lune
La mission Artemis 1 de la NASA a décollée ce matin à 7h50, heure française. La fusée géante SLS (Space Launch System) effectue ici son vol inaugural. Ce fut donc une réussite à la troisième tentative de lancement.
La SLS emporte 2,7 millions de litres d’oxygène et d’hydrogène liquide. Haute de 98,6 mètres et d’un poids au décollage de 2 600 tonnes, la SLS devient le lanceur le plus puissant de l’histoire. La SLS Block 1 est capable de livrer plus de 4 000 tonnes de poussée, soit 15% de plus que le Saturn V du programme Apollo. Le Starship de SpaceX, qui devrait effectuer son premier vol spatial dans les semaines à venir, devrait ravir ce record.
Orion est le maillon principal d’Artemis. C’est le vaisseau qui abritera les astronautes à partir de la mission Artemis 2. Son module de service a été développé et construit en Europe, principalement par Airbus et Thales. C’est ce module qui, notamment, apporte l’énergie à Orion, grâce à ses panneaux solaires. La NASA a choisi l’Europe pour sa construction, grâce à la réussite des 5 vaisseaux cargos européens ATV. En échange, l’Europe devrait pouvoir débarquer des astronautes sur la Lune dans une future mission Artemis. Thomas Pesquet serait un des candidats pressentis pour cette aventure à l’horizon 2030.
Déroulement de la mission Artemis 1
Cette mission, sans équipage, est une répétition des missions Artemis 2, 3 et des suivantes. Artemis 1 se rapproche un peu de ce que devait donner la mission Apollo 6 en 1968, avant que celle-ci soit stoppée en cours de vol. Elle est partie pour environ 25 jours de vol.
Pendant les 4 prochains jours, Artemis 1 sera en transfert vers la Lune. Elle devrait subir quelques corrections intermédiaires de trajectoires. Le vaisseau Orion va ainsi s’éloigner de la Terre de 394 500 km. Ensuite, le vaisseau se fera attraper par la gravitation de la Lune. Il fera un bref passage à seulement 100 km d’altitude de la Lune.
Des 7e au 13e jours, Orion effectuera une orbite rétrograde autour de la Lune. Il s’éloignera de 437 000 km de la Terre. Cette orbite éloignée sera tentée également lors de la mission Artemis 2 avec des astronautes. Cela permettra de battre le record de distance historique entre des astronautes et la Terre.
Le 20e jour, Orion s’injectera dans une orbite de transfert vers la Terre. Puis, il faudra 5 jours pour que le vaisseau ne revienne sur Terre. Des parachutes devraient s’ouvrir lorsque Orion ne sera plus qu’à 6 000 mètres d’altitude. Enfin, le vaisseau devrait amerrir dans l’océan pacifique.
Des astronautes dans les futures mission Artemis
La mission Artemis 2 pourrait décoller en 2024. Celle-ci effectuera les mêmes opérations que la mission actuelle. Mais cette fois-ci, Orion sera habitée par un équipage composés d’astronautes des Etats-Unis et du Canada. Comme pour la première Artemis, le vaisseau ne se posera pas sur la Lune. Ce sera de nouveau une répétition générale, comme le fut la mission Apollo 8 en décembre 1968.
Artemis 3 devrait se poser sur le sol lunaire avec un équipage. Pour les plus optimistes, nous parlons de 2025, mais il est fort possible que cela glisse entre 2026 et 2028. Il est déjà prévu que ce soit une femme qui fera les premiers pas de l’ère Artemis. Cette mission fera intervenir le Lunar Starship de SpaceX, un Starship modifié. Il servira d’ascenseur entre l’orbite lunaire et le sol de notre sattelite.
Contrairement à Apollo, Artemis ira beaucoup plus loin que seulement fouler le sol lunaire. Une station spatiale en orbite lunaire sera construite, la Gateway. Plus tard, ce sera une base habitée, probablement internationale, qui sera envoyée sur le sol lunaire. Celle-ci pourrait être habitée en permanence à la manière des bases installées en antarctique.
La Chine et la Russie travaillent sur des concepts similaires. Mais celles-ci ont pris du retard. La Chine cherche a accélérer son processus en développant un super lanceur à l’image du Starship de SpaceX. Mais il est peu probable que la Chine n’envoie ses premiers astronautes sur la Lune avant 2030 au plus tôt.
Vous pouvez suivre la mission en direct via ce site de télémétrie : https://www.nasa.gov/specials/trackartemis/
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