Elon Musk, patron emblématique de SpaceX va annoncer, fin septembre, l’ensemble de son projet martien qui vise à coloniser la planète Mars avec un premier équipage dès 2024. La NASA espère être la première organisation gouvernementale à fouler le sol martien grâce à sa nouvelle fusée SLS vers 2035, mais pour la première fois de l’histoire, c’est une société privée qui pourrait être la “première” dans l’exploration spatiale.
En 2018, SpaceX devrait envoyer son premier module automatique sur Mars, un Red Dragon. Le module va reprendre le même système d’atterrissage que ses fusées Falcon 9, réutilisables, qui sont capables de revenir et atterrir sur Terre après avoir largué leur charge utile (satellite, capsule Dragon) dans l’espace. La NASA n’arrive pas encore à faire cette prouesse.
Plutôt que de rester sur le côté, la NASA va participer à l’ensemble du projet. Ce serait dommage pour la NASA de ne pas récupérer un peu de prestige dans cette aventure. Et au pire, si SpaceX n’arrive pas à ses fins, la NASA pourra plus facilement faire oublier sa participation vu que ce n’est pas leur propre projet !
La NASA va donc participer au premier vol d’essai de Red Dragon sur Mars en 2018 en apportant son expertise. La NASA est force de proposition pour les lieux d’atterrissages de la capsule, pour que cela se déroule au mieux. La NASA va également aider SpaceX à être conforme aux règles de protection planétaires de la CoSpaR (Committee on Space Research) qui doit empêcher toute contamination du sol martien par des micro-organismes provenant de notre propre planète. En effet, si cela arrivait, nos bactéries pourraient polluer la vie martienne si elle existe et nous ne pourrions plus faire la différence entre la vie martienne et la vie terrienne en cas de détection. Enfin, SpaceX pourra utiliser le réseau de communication mis en place par la NASA entre la Terre et Mars au fil des missions de ces dernières années.
En échange, la NASA pourra récupérer et étudier les données sur l’entrée atmosphérique, la descente et l’atterrissage, afin de les prendre en compte pour ses futures missions sur la planète rouge. Jusque-là, la NASA avait juste réussi à poser 1 tonne avec son robot Curiosity alors que la capsule Red Dragon devrait s’approcher de 10 tonnes, ce sont donc des données importantes à récupérer. La NASA espère faire atterrir une capsule habitée assez semblable sur Mars à l’horizon 2035, soit plus de 10 ans après les premiers pas martiens de SpaceX si celle-ci tient son calendrier.