Bien avant le Nao d’Aldebaran Robotics, l’Aibo a déchaîné les passions. Ce chien robotisé, qui réagissait à son environnement, était également capable de communiquer avec son maître humain. Hélas, il était loin d’être à la portée de toutes les bourses… Le bruit court que de nombreux étudiants ont mangé des patates pendant des mois pour se procurer un Aibo !…
ERS-7 — l’Aibo ultime… pour le moment
L’ERS-7, présenté le 3 septembre 2003, n’était disponible qu’en blanc nacré et de nouveaux capteurs sensibles avaient été placés sur la tête, sur le dos et sous le menton, ainsi qu’à chaque patte. Le robot était équipé d’un dispositif Illume-face, un panneau de diodes faciales qui lui permettait de communiquer des informations et d’exprimer ses sentiments et ses émotions. Dans la boîte, on trouvait tout le nécessaire et notamment un software Mind avec une clé de 32 Mo de mémoire. Un code-barres était apposé sur la station de charge et le robot pouvait revenir s’approvisionner de lui-même lorsque sa batterie faiblissait, ce qui lui procurait pour la première fois une autonomie quasi permanente. On trouvait aussi dans le pack un nouveau jouet pour Aibo, l’AIBOne — qu’il pouvait placer dans sa gueule pour se livrer à divers jeux. Signalons que les fans l’ont à l’époque comparé à Snoopy, en raison d’une certaine ressemblance.
Puis l’ERS-7M2 déboula le 6 octobre 2004. Disponible en blanc nacré et en noir, il était équipé de nouveaux logiciels pour le PC (comme l’AIBO Entertainment Player — AEP —, qui vous permettait de le contrôler par une liaison sans fil et ainsi de vous rendre compte de ce qu’il voyait). Enfin, l’ultime modèle d’Aibo, l’ERS-7M3, vit le jour le 29 septembre 2005. Disponible en blanc nacré, en noir et en marron, il introduisait lui aussi des fonctionnalités inédites (la capacité de parler au moyen d’un vocabulaire d’environ mille mots, une mémoire à court terme qui courait sur environ cinq minutes, ce qui lui donnait la possibilité de se rappeler la position de ses jouets, de sa station de recharge et de son propriétaire).
https://www.youtube.com/watch?v=2l2P8Uz0LkA
La fin du rêve
Sony se mit ensuite à travailler sur un nouveau projet, le Qrio (Quest for cuRIOsity), un robot humanoïde inspiré de Nao — mais beaucoup plus avancé — et dont le prix fut estimé à un montant situé entre vingt-cinq et quarante mille euros. Aibo était entre-temps devenu le robot de la ligue standard de la Robocup… Mais le 26 janvier 2006, le couperet tomba. Sony annonça, en même temps que ses résultats financiers, l’abandon de tout développement concernant ses robots Aibo et Qrio, afin de se recentrer sur des segments rentables. (La société indiqua toutefois qu’elle maintiendrait un support jusqu’en 2013, suivant le modèle.) Stupéfaction chez les utilisateurs, qui ne se résignèrent pas, organisèrent des meetings et continuèrent le développement de nouvelles applications. Cela rappelait vaguement l’élan des utilisateurs d’Amiga lors de la disparition de Commodore en 1994. Mais en 2008, la Robocup abandonna l’Aibo pour le tout nouveau robot humanoïde français, le Nao d’Aldebaran Robotics… Aujourd’hui, les technologies de l’Aibo se retrouvent dans le panier de Toyota, qui se sert des acquis de cette machine pour développer sa gamme de robots humanoïdes Partner.
La relève ?…
À la suite de l’arrêt définitif de la gamme, de nombreux constructeurs tentèrent de reprendre le flambeau. L’I-Cybie, de Silverlit Electronics et Tiger Electronics, apparut quasiment en même temps que l’Aibo. Jugé moins convaincant que le robot de Sony et sujet à des problèmes de batterie, il fut ensuite pris en charge par Hasbro Toys. L’arrêt définitif de sa production intervint également en 2006.
Pleo, le dinosaure d’Ugobe, se proposa à notre attention le 7 février 2006. Ce bébé camarasaurus, qui reprenait le principe de l’Aibo mais pour un prix bien plus acceptable (trois cent cinquante euros au lieu des deux mille cinq cents de l’Aibo) connut un certain succès malgré des performances bien moindres. (Il a failli disparaître il y a quelques mois, mais on le trouve de nouveau dans les boutiques spécialisées grâce à Jetta, son repreneur.) Quant à Genibo, une copie très proche de l’Aibo ERS-7 fut fabriquée par la compagnie coréenne Dasarobot, il ressemble à un bull-terrier.
Screetch
Tiré de Planète Robots n°6 (Novembre 2010)
Si vous avez loupé le début : Partie 1/3 –
bravo pour votre créativité….