Bien avant le Nao d’Aldebaran Robotics, l’Aibo a déchaîné les passions. Ce chien robotisé, qui réagissait à son environnement, était également capable de communiquer avec son maître humain. Hélas, il était loin d’être à la portée de toutes les bourses… Le bruit court que de nombreux étudiants ont mangé des patates pendant des mois pour se procurer un Aibo !…
Une première génération bien accueillie par les médias
Le modèle initial fut présenté au public en mai 1999. Une première fournée de cinq mille Aibo ERS-110 fut mise en vente au Japon et aux États-Unis. La demande avait été si écrasante que trois mille robots furent vendus en moins de vingt minutes dans ces deux pays et quatre jours suffirent pour écouler les deux mille qui restaient. Grâce à cette performance impressionnante, Aibo fut enregistré dans le Livre Guinness des records 2001 comme le robot animal vendu le plus rapidement. Il devenait le chouchou des médias du monde entier et Sony fut grandement encouragé par ce succès. La révolution robotique était née ! Le concept d’un robot compagnon de divertissement eut un énorme attrait à travers le monde. Cela incita Sony, qui développait déjà des modèles plus avancés, à lancer, le 26 octobre 1999, Aibo sur le marché européen. Lors de cet événement, Sony annonça la disponibilité d’une nouvelle version en édition limitée (ERS-111) pour novembre 1999, ciblant cette fois l’Europe, le Japon et les États-Unis en même temps. Cette fois-là, dix mille modèles furent vendus en une seule semaine. Une fois de plus, les attentes les plus optimistes avaient été dépassées ! Au cours de cette même semaine, Sony enregistra un total de cent trente-cinq mille commandes. La raison principale pour laquelle la firme produisait le robot en si petites quantités résidait dans sa volonté de garder un contact étroit avec les clients, afin de favoriser les retours et ainsi de booster le développement des performances du robot.
Une troisième offre suivit en février 2000. À cette occasion, Sony décida de ne plus limiter la disponibilité de sa création. On confirma que toutes les commandes reçues au cours d’une période de dix jours seraient traitées. Le 110 utilisait un contrôleur audio car il ne répondait pas aux commandes vocales. Il possédait un capteur sur la tête, qui pouvait servir à féliciter ou à punir le chien. (Et les 110 et les 111 furent les seules versions d’Aibo à posséder un genre, indiqué sur leur carte Flash de 8 ou 16 Mo.)
Une deuxième génération plus performante
Le succès impressionnant de la première génération inclina Sony à proposer de nouveaux modèles. Une deuxième génération de robots (ERS-210) fut mise au point, puis annoncée en octobre 2000 au siège européen de Sony, à Berlin. Doté d’une mobilité améliorée, de capteurs de contact et de voyants supplémentaires, le modèle ERS-210 proposait une expression des émotions renforcée et des interactions avec son environnement évoluées. Ces avancées avaient été émulées par ceux qui avaient acheté la première génération. L’Aibo 210 (le premier à répondre aux commandes vocales et disponible en argenté, en or et en noir) était livré sans logiciel ni base de recharge.
Disponible en Australie, en Europe, au Canada, à Singapour, au Japon et aux États-Unis, cet Aibo avait attiré l’attention de beaucoup de gens qui cherchaient un compagnon de divertissement, tout comme celle de ceux qui s’intéressaient à l’informatique et aux technologies de la robotique. Puis les modèles Latte et Macaron (ERS-311 et 312) rejoignirent la famille en septembre 2001. (Conçus pour être doux et adorables et adoptant l’apparence de minuscules chiots, ces compagnons intégraient les mêmes technologies que les autres modèles d’Aibo. Ils étaient capables d’émettre des sons amicaux et de montrer leurs émotions par des mouvements. Vendus à un prix moins élevé, ils ne disposaient pas de fonctions WiFi ; mais certains modèles reçurent une connexion Bluetooth.) Enfin, un modèle ERS-31L fut également introduit le 15 mai 2002 pour commémorer le troisième anniversaire d’Aibo.
Mis sur marché le 8 novembre 2001, le dernier modèle d’Aibo de deuxième génération, l’ERS-220, arborait un style high-tech et futuriste. Il comportait une multitude de nouvelles possibilités avancées. Doté de nombreuses lumières et de divers capteurs, il s’imposa comme le robot de divertissement le plus sophistiqué du marché. À partir du 24 juin 2002, il fut livré avec un SuperCore, un processeur deux fois plus puissant (Sony regrette maintenant de n’avoir écrit aucun logiciel tirant parti de cette nouvelle puissance.)
Screetch
Extrait tiré de Planète Robots n°6 (Novembre 2010)
Si vous avez loupé le début : Partie 1/3
La suite : Partie 3/3